Vacances d'hiver : direction le Pérou !

Aperçu de l'ensemble du trajet en bus
Aperçu de l'ensemble du trajet en bus

 

Capitale : Lima

Fête nationale : 28 Juillet

Monnaie : le Nouveau Sol

Taux de change : environ 1€ pour 3.8 soles

Décalage horaire avec le Chili : 1h

Décalage horaire avec la France : 7h (hiver d'Amérique du Sud)

 

 

          Ce voyage, nous l'effectuâmes à trois, avec Baptiste et Nina, eux-mêmes à l'initiative du choix de la destination et des différentes escales de ce périple. Comme nous nous décidâmes définitivement pour cette destination une dizaine de jours seulement avant le début de l'expédition, il nous fallut nous rabattre sur effectuer le voyage en direction du Nord du Chili jusqu'à la frontière Péruviano-Chilienne en bus. Ceci avait un plus faible coût monétaire que l'avion bien évidemment, mais avait un coût tout de même : trente bonnes heures de route jusqu'à Arica, au lieu de 2h30 environ en avion...

 

          Nous partîmes donc le mardi 15 Juillet à 11h depuis Estación Central à Santiago, et à l'issue du voyage (un peu long avouons-le), nous accumulâmes d'ailleurs 1h30 de retard, à cause notamment d'un arrêt imprévu de près d'une heure, à quarante minutes seulement d'Arica, dû à la fermeture temporaire de la route pour cause de travaux. Nous avions également un peu faim à notre arrivée, puisque dans le bus nous n'eûmes droit qu'à deux collations du style "goûter" et à une collation plus proche d'un déjeuner. Autant dire qu'ils n'étaient pas les spécialistes pour prévoir des collations pour chaque repas.

          Une fois la chambre d'hôtel récupérée (nuit réservée via Internet avant le départ), nous allâmes directement à la recherche du cerro Morro afin de le grimper et de profiter de la vue. Et effectivement, la vue était magnifique, même de nuit (avec les lumières de la ville bien entendu). Personnellement, je pense qu'elle aurait été superbe de jour aussi, mais nous ne restions pas suffisamment pour pouvoir comparer. Après un dîner et un petit coup à boire, nous retournâmes donc à l'hôtel où nous dormîmes très bien et déjeunâmes avec grand appétit le lendemain matin, à l'exception seule d'une douche pas très chaude, et même plutôt froide, mais vu que ce n'était que ça, tout se passa vraiment bien sur Arica.

Aperçu de l'ensemble des durées de voyage en bus dans le sud du Pérou, avec (sous-)estimation du temps total
Aperçu de l'ensemble des durées de voyage en bus dans le sud du Pérou, avec (sous-)estimation du temps total

          Le lendemain matin donc (le jeudi), nous reprîmes la route en direction de Tacna, première ville péruvienne après avoir passé la frontière, puis prîmes un second bus de Tacna à Arequipa. Sur ces trajets, si le premier contenait le passage des douanes à la frontière, le second fut pourtant le plus éprouvant. En effet, le contrôle des bagages fut assez sommaire à la douane, mais nous fûmes arrêtés deux à trois fois supplémentaires avant d'arriver à Arequipa, ce qui semblait de plus en plus lourd à la longue. Sans compter que ce second bus dût s'arrêter en pleine route pour changer deux de ses roues, ce qui reste une expérience assez impressionnante en soi. Nous réussîmes malgré tout à arriver à Arequipa, avec deux heures de retard environ, et après avoir trouvé assez simplement notre gîte pour la nuit à venir, nous nous aventurâmes dans une petite visite de nuit de la ville, surtout dans le but de sustenter.

          C'est ainsi que nous entrâmes dans un petit restaurant qui ne payait pas vraiment de mine, mais avait une décoration très intéressante et un fonctionnement qui l'était tout autant : le Hatunpa. Au sein d'un accueil très chaleureux et d'une ambiance fort conviviale, le principe est très simple : vous mangez des pommes de terre en tranches, avec accompagnement de votre choix parmi leurs propositions à la carte. Tout l'intérêt réside dans le fait que ces tranches de pommes de terre sont une façon de présenter l'ensemble de toutes les variétés distinctes rencontrables dans leur pays, de la "patate douce" plutôt orangée aux pommes de terre jaunes ou violettes, ce qui vous vaut au final une assiette riche en couleurs et en saveurs. Ce fut excellent ! Le tout accompagné d'un pichet de "chicha morada", et pour ceux qui se posent déjà la question, ce n'est pas du tout quelque chose qui se fume. Au contraire, il s'agit d'une boisson fruitée : c'est le jus d'un maïs violet naturellement, excellent et très rafraîchissant.

Variété de pommes de terre accompagnées de Rocoto Relleno
Variété de pommes de terre accompagnées de Rocoto Relleno

          Le vendredi, nous visitâmes une grande partie du centre-ville et une partie de ses alentours en suivant un Free Tour, dont le guide était vraiment très sympathique et investi ; seul bémol, nous aurions préféré que le tour s'effectuât en Espagnol et non en Anglais, ce qui n'était qu'une préférence pour nous trois, cherchant à pratiquer et à améliorer notre niveau dans cette langue. Lors de ce tour, nous découvrîmes alors pourquoi cette ville se surnomme "la Ville Blanche" (à ne pas confondre avec la Cité Blanche Minas Tirith...). La majorité de ses bâtiments historiques furent en effet construits à l'aide d'une pierre blanche et poreuse, pierre qui donne notamment à sa cathédrale (au bord de la Plaza de Armas) un style très particulier et resplendissant, un style qui permet vraiment de s'imaginer que la ville se situe dans un emplacement désertique, donc un style d'architecture dépaysant.

          Dans le reste de la visite, le guide nous fit découvrir plusieurs choses : des lieux spécifiques de la ville, des parcs bien verts, les montagnes/volcans environnant(e)s depuis un point de vue permettant de tous les voir à la fois, et un atelier de tonte de lamas et alpagas avec boutique pour la vente de tous les vêtements à base d'alpaga. Petite précision au passage : si un jour vous étiez amenés à acheter des vêtements en laine d'alpaga étiquetés "Baby Alpaga", il ne s'agit pas du tout de laine tonte sur un bébé alpaga, mais tout simplement de laine traitée davantage finement que la simple laine d'alpaga, afin d'avoir une expérience du toucher encore plus douce et délicate ; selon le même raisonnement, un vêtement étiqueté "Baby Baby Alpaga" est donc encore plus doux que le précédent.

          En conclusion du tour, notre guide nous fit découvrir quelques originalités et spécificités locales gustatives : le Hatunpa (donc bon choix de notre part la veille), le chocolat "organique" (entièrement réalisé naturellement : fondu au soleil, etc.), et le Pisco Sour. Ce dernier est un cocktail d'apéritif, réalisé à base de Pisco (alcool fort local), de jus de citron, de peu de sucre, mais également de blanc d'œuf. Le tout est mixé pour donner une texture unique à la boisson, parfois même surmontée d'un peu de cannelle. Il est également à noter que le Chili et le Pérou se disputent la paternité de l'alcool, même si apparemment le Chili l'aurait plutôt "emprunté" au Pérou. Au moins les deux pays ne le préparent pas de la même manière, donc ils revendiquent une même appellation pour des préparations proches mais distinctes. Autant dire que nous rîmes un peu en tant que "Chiliens" lorsque le guide nous présenta le Pisco Sour comme spécialité locale du Pérou !

Photo de notre guide fort sympathique, en train de nous expliquer la tenue vestimentaire traditionnelle et historique péruvienne
Photo de notre guide fort sympathique, en train de nous expliquer la tenue vestimentaire traditionnelle et historique péruvienne

          Le soir, avant de prendre le bus pour Cuzco, nous nous retrouvâmes un instant à marcher dans les rues d'Arequipa, aux abords d'un bar français. Nous qui pensions être Les Aventuriers du Pérou, nous entendîmes au loin L'Aventurier d'Indochine... Nous prîmes finalement le bus afin de nous rendre à Cuzco (ou Cusco, puisqu'apparemment les deux orthographes coexistent), et une fois arrivés le lendemain matin à 6h30, nous montâmes à bord d'un taxi qui nous proposa de suivre un tour pour aller à Aguas Calientes... ou du moins à la Central Hidroeléctrica, puisque pour aller au Machu-Picchu, c'est soit le train (ce qui était assez cher pour nos moyens), soit le bus jusqu'à la centrale. En acceptant cette proposition, nous étions loin de nous douter de la richesse en événements du voyage qui nous attendait... Cela mérite au moins un paragraphe indépendant !

          Tout d'abord, nous partîmes de Cuzco avec quarante-cinq minutes de retard environ, à cause des autres personnesqui prenaient le même minibus que nous mais qui n'étaient pas prêts à l'heure au moment de venir les chercher à leur hôtel. De cause à effet, le chauffeur se mit en tête de rattraper le temps perdu, quitte à dépasser tout le monde quelles que soient les conditions de visibilité ou de route, et à rouler toujours plus vite ; même le brouillard dû à l'altitude, au froid et à l'humidité, empêchant toute visibilité à plus de 10-20 mètres, le parvint pas à le faire ralentir. Sachant que de surcroît nous n'avions pas eu le temps de faire de pause pipi depuis la sortie du bus en provenance d'Arequipa... L'arrêt toilettes faillit ne pas avoir lieu, mais Baptiste réussit tant bien que mal à faire s'arrêter le chauffeur pour 10 minutes de pause sur la route. Mais à force de rouler aussi vite, voire dangereusement, sur des routes de montagne, ce qui devait finir par arriver arriva : une petite fille de 2 ans (environ) tomba malade dans le bus et vomit une première fois... Sa maman nettoya donc les dégâts malgré l'utilisation d'un sac plastique, pendant que le bus continuait sa route infernale... Comme le sous-entendait le "première fois", la petite vomit une seconde fois... Sa maman re-nettoya les dommages collatéraux, sans que le chauffeur ne daigne changer de conduite (sens propre et figuré)... Ce fut alors au tour de cette courageuse maman de se sentir mal et de vomir elle aussi... Je ne sais pas comment nous fîmes pour ne pas tomber malades à notre tour, d'autant que les odeurs demeuraient et que si celle des rejets de la petite restaient moins forts, ceux de la mère en revanche étaient pour leur part nettement plus prononcés, mais je crois que la chance avait décidé d'être avec nous ce jour-là !

          Arriva enfin une halte repas incluse dans le trajet à Santa Teresa, avant de repartir pour une bonne dernière demi-heure de trajet, en apparences moins chargée en émotions fortes. En apparences seulement, car nous nous retrouvâmes sur une route caillouteuse et poussiéreuse, donc bien moins praticable que la route de jusqu'alors, mais avec notre chauffeur toujours autant pressé par l'idée d'arriver au plus vite, continuant donc à dépasser quiconque sur son passage, même entre falaise et ravin... Nous traversâmes entre autres une petite rivière au travers de la route, sans pont et sans peur du chauffeur de rester bloqués malgré la profondeur pas si infime que cela, puis un pont en bois plutôt petit et précaire... Rassurer ses passagers n'était donc pas dans ses priorités. Une fois arrivés, il nous apprit d'ailleurs à tous les trois que le repas de midi n'était en fait pas inclus, et donc qu'il nous fallait le payer en plus...

          A part la malhonnêteté et le manque de franchise de sa part (s'il dit que c'est inclus, ce n'est pas pour que finalement ça ne le soit pas : ou bien il vérifie avant le repas pour qui cela est inclus et pour qui cela ne l'est pas, ou bien il ne dit pas que c'est inlus pour tous sachant que ce n'est pas le cas), nous nous mîmes en route pour Aguas Calientes, un trajet à pied et avec sac à dos d'environ deux heures, le long de la voie ferrée, elle-même longeant le fleuve au creux de la vallée. Un spectacle magnifique, auquel ne manquait que l'arrivée du soleil pour en sublimer les couleurs... Soleil qui nous fit faux bond définitivement après une demi-heure... En effet, la pluie s'invita, de très faible à plutôt forte et durable, pour l'heure et demie de marche qu'il nous restait. Autant dire que nous arrivâmes trempés jusqu'aux os à notre destination. Dans notre malheur, nous eûmes tout de même de la chance, puisque nous réussîmes à acheter nos entrées pour le Machu-Picchu pour le lendemain sans problème, ainsi qu'à trouver une chambre d'hôtel très rapidement, et même si ce dernier n'apparaissait pas dans nos guides de voyage (ces derniers étant tous complets bien entendu), la chambre était bien confortable et la nuit allait vraiment nous faire du bien pour nous préparer à l'escalade du lendemain.

          Car oui, visiter le Machu-Picchu, c'est aussi monter au sommet d'une montagne pour atteindre le petit plateau où il se trouve, et si la montée ne s'effectuât pas en bus, ce fut bien en gravissant près de 1.800 marches dans la nature que nous l'atteignîmes. Sans beaucoup de soleil, mais tout de même avec peu de nuages menaçants, nous profitâmes alors de la vue panoramique et magnifique dont nous disposions alors : des montagnes verdies et immensifiées par la profondeur à laquelle se situait la vallée en-dessous, une impression de se sentir si petits au milieu de cette immensité du paysage, entourés d'une telle diversité végétale, animale et minérale. Nous entamâmes alors la visite des lieux, en commençant par la Puerta del Sol, profitant ainsi d'une vue fort agréable et globale du Machu-Picchu, avant d'aller "escalader" une montagne donnant une vue imprenable sur ce dernier. Au passage, notre billet ne comprenait pas la montée du mont WaynaPicchu, puisque pour ce dernier, il faut faire face à deux mois de file d'attente, étant le seul lieu à visiter limité en nombre de personnes à la journée. Néanmoins, nous ne pûmes pas davantage grimper l'autre montagne en question, car il eût fallu entamer cette visite avant 11h, alors que nous avions compris qu'il eût seulement fallu arriver au Machu-Picchu avant 11h, et non entamer cette montée avant cette limite. Quoi qu'il en fut, nous continuâmes notre visite avec el Puente del Inca, lui aussi une construction admirable de courage et d'inventivité des Incas au même titre que le Machu-Picchu, que nous découvrîmes en dernier afin de terminer notre visite avec cette ville de haute altitude. Par chance donc, nous réussîmes à effectuer ce tour entre deux gouttes de pluie, donc sans trop souffrir de la chaleur d'un soleil qui, présent, pouvait être presque étouffant. En un mot donc : le Machu-Picchu, c'est sensationnel !

Vues panoramiques imprenables sur la vallée depuis le Machu-Picchu
Vues panoramiques imprenables sur la vallée depuis le Machu-Picchu

          Après cette journée, Nina était tellement fatiguée qu'elle se coucha sans même dîner ; il faut dire aussi qu'elle passât une mauvaise nuit avant cette journée intense, pour des raisons obscures qui à l'heure actuelle nous sont encore inconnues... Avec Baptiste, nous allâmes dîner dans le même restaurant qui, la veille, nous avait permis de manger à trois pour 54 soles, une misère donc. Sauf qu'étrangement, le Menu touristique qui nous avait permis de telles économies n'existait plus ce soir-là, et nous terminâmes ce repas en "tête à tête" avec une note de 85 soles pour deux. Au moins, nous relativisâmes en disant que nous avions eu de la chance la veille de ne payer que si peu, et qu'en réalité, cela équivalait grosso modo à une note de 20-25 euros pour deux, ce qui n'est pas si excessif que cela en fin de compte.

          Le lundi, nous entamâmes notre chemin du retour, sans pour autant avoir réussi à faire sécher l'intégralité de ce qui avait été humidifié par la pluie du samedi. Après un petit-déjeuner avec un maté de coca et un énorme pain au chocolat (pour ma part), nous nous remîmes donc en route pour la Central Hidroeléctrica. Au passage, il faut savoir que la feuille de coca est une feuille typique du Pérou qui, bue en infusion ou croquée sous la dent, permet de résister davantage face au mal de l'altitude, aux changements brusques d'altitude ; préparée différemment, la plante peut aussi permettre de réaliser de la cocaïne, soit dit en passant... Lors de ce retour donc, nous profitâmes bien davantage du paysage le long du fleuve et de la voie ferrée, puisque le soleil avait enfin décidé de rester à nos côtés en ce lieu et de nous illuminer de ses rayons pour nous réchauffer durablement. Nous retournâmes ensuite à Cuzco, en montant dans le bus juste avant que la pluie ne semble vouloir s'installer malgré le soleil, et avec un chauffeur cette fois-ci bien plus respectueux de ses passagers et moins pressé. Nous arrivâmes relativement tard à Cuzco, et ne trouvâmes une chambre d'hôtel qu'au troisième ou quatrième essai, cependant dans le moins cher des hôtels que nous avions pu repérer. Après un dîner aux notes italiennes, nous dormîmes et nous reposâmes avant la visite de notre ville hôte d'une nuit.

           Le mardi, avant même de quitter l'hôtel, nous profitâmes d'un soleil radieux pour enfin réussir à faire sécher l'ensemble de nos affaires mouillées depuis maintenant trois jours. Vers midi, nous entamâmes alors notre tour de la ville selon un plan proposé par le Guide du Routard de Nina, en démarrant une fois n'est pas coutume par la Plaza de Armas, resplendissante de couleurs et de verdure grâce notamment à ce soleil omniprésent, avec ses deux cathédrales à ses bords, dont l'une fut un ancien lieu de culte Inca. Nous découvrîmes également un grand marché permanent et couvert, des murs de pierre Incas très robustes dont l'un contenait d'ailleurs une pierre ayant douze angles visibles (ou douze coins ou douze côtés, dans ce cas cela se rejoint), ainsi que nous montâmes sur une colline afin de profiter au mieux de la vue surplombant toute la ville. Nous décidâmes ensuite d'aller chercher nos billets de bus pour le soir-même à destination de Puno, avant d'enchaîner avec un repas de midi local et bon marché sur ce fameux bon marché local que nous terminions de découvrir. Le chauffeur de taxi pour le terminal de bus nous déconseilla néanmoins cette option, nous affirmant qui lui arrivait lui-même parfois de tomber malade lorsqu'il mangeait là-bas tant la nourriture n'était pas toujours très saine. Il nous proposa, en échange, d'aller manger dans un très bon restaurant avec une terrasse ayant une vue imprenable sur la ville. Lui faisant confiance, il nous y déposa et nous commandâmes chacun notre plat, et nous vîmes qu'il ne nous avait pas menti.

          Arriva juste après la commande un verre de Pisco Sour, offert par la maison, et quelques minutes après une assiette de fèves et de maïs géant chauds, accompagnés de sauces, le tout pour quelques amuse-bouches, également offerts par la maison. Dix minutes plus tard, ce fut au tour d'une soupe en guise d'entrée de nous être servie, elle aussi offerte par la maison, soupe succulente soit dit en passant, tout comme le reste que nous avions bien savourée jusque-là. Sauf qu'une fois terminée la soupe, nous n'avions presque plus faim les uns comme les autres, et que lorsqu'arriva (enfin ?) le plat commandé, il fallut que nous nous surpassions pour en laisser le moins possible dans nos assiettes, même si une fois encore le plat était vraiment délicieux et fort goûtu. Nous passerons notamment sous silence le retour éclair du chauffeur de taxi à notre table pour me rendre mon téléphone qui était tombé à l'arrière de sa voiture (j'eus du mal à comprendre comment il avait pu tomber, sachant qu'il est en permanence dans mon étui, attaché à la ceinture... sauf que si l'étui décide de se détacher de la ceinture avec le téléphone en son intérieur... en qui peut-on avoir confiance de nos jours ?), chauffeur que je ne saurai donc jamais assez remercié pour être revenu me le rendre !

          La balade digestive qui suivit ce repas fut je crois l'une des balades digestives les plus utiles et profitables qu'il soit. Le soir, nous finîmes donc par retourner au terminal de bus pour partir pour Puno, où nous arrivâmes le lendemain matin à 5h30. Après avoir récupéré nos bagages, nous trouvâmes une compagnie (ou plus exactement la compagnie nous trouva) qui nous proposa un tour sur le lac Titicaca (îles Uros et Taquile sur la journée) incluant la chambre d'hôtel pour la nuit prochaine à demi-tarif (ce qui revenait à un tarif très raisonnable du coup). Après avoir déposé nos sacs dans notre chambre d'hôtel, nous fûmes récupérés directement à l'hôtel pour ensuite démarrer le tour sur le lac, après avoir bien constaté le choc de température que nous expérimentions. Car oui, nous n'avions eu jusque-là quasiment que des températures estivales, et en montant à ces 4.000m d'altitude, la moyenne de températures baissa "légèrement". Heureusement, il faisait très beau, donc nous eûmes pu avoir encore bien plus froid que cela.

Vues panoramiques globales de la ville de Cuzco, depuis la colline et depuis le restaurant
Vues panoramiques globales de la ville de Cuzco, depuis la colline et depuis le restaurant

         Notre premier arrêt eut lieu sur l'une des îles artificielles des îles Uros, île très dépaysante et intéressante sur son fonctionnement, mais mille fois trop touristique malheureusement... Intéressante car ces îles sont construites par leurs habitants à l'aide de la principale plante qui pousse dans le lac (qui a aussi pour but d'assainir les eaux du lac, ce qui leur permet donc de ne pas en manquer), îles régulièrement reconstruites afin d'éviter qu'elles ne finissent par pourrir ou s'abîmer jusqu'à sombrer. Nous fîmes également un petit tour en pirogue "traditionnelle", puis nous reprîmes la route (ou plutôt l'eau) à bord de notre bateau pour l'île de Taquile. Cette île, même un peu touristique aussi, a un fonctionnement "totalement" autonome. Les deux mille habitants de l'île y vivent en coopérative : ils font tout ensemble (prise de décision, construction, etc.), choisissent une vingtaine de personnes (ou cinquantaine, je ne suis plus sûr) pour être une sorte de conseil municipal, etc. L'île était elle aussi très dépaysante pour le coup, ensoleillée et également un peu plus chaude que Puno ou l'île de l'archipel artificiel Uros. Elle était d'ailleurs très jolie, nous en profitâmes donc au maximum avant de reprendre le bateau pour retourner à Puno, puis à l'hôtel après être allés acheter nos billets pour un retour à Arequipa le lendemain.

          Après un dîner dans une pizzeria où il n'y avait bizarrement quasiment que des Français, nous dormîmes plutôt bien et eûmes même droit à un petit-déjeuner au lit le lendemain matin ! Après une petite excursion rapide aux abords du lac, nous allâmes donc prendre notre bus pour Arequipa qui, me sembla-t-il, parut être le pire voyage en bus de tous nos trajets, ainsi que le plus interminable (quand bien même les Santiago-Arica duraient une trentaine d'heures). Entre le nombre incalculable d'arrêts impromptus du bus sur son trajet pour tenter désespérément de récupérer le plus de personnes possibles afin de rentabiliser son trajet, et un enfant sur les genoux de sa maman sur le siège derrière le mien qui ne cessait (involontairement, du moins j'aimais à le croire) de me mettre des coups de pieds dans le dos, autant dire que je n'avais jamais été aussi content de sortir d'un bus ! Au moins, nous pûmes retourner prendre une chambre dans le même hôtel que la dernière fois sans problème, ce qui nous permit de nous reposer avant notre seconde journée à Arequipa.

          Le vendredi donc, nous visitâmes un édifice que nous n'eûmes pas le temps de découvrir la semaine précédente : le Monasterio Santa Catalina. Il pourrait se comparer à une petite ville dans la grande ville tant il est grand et composé de plusieurs "ruelles". Il est également très coloré (rouge, jaune, bleu, orange, etc.), sans compter sur les fleurs omniprésentes dans le monastère et les œuvres d'art contemplables quasiment de partout, et même sous les arches des diverses cours. Cet ensemble un peu inattendu le rend vraiment charmant et extrêmement intéressant, gorgé d'histoire (pas toujours joyeuse malheureusement), en contraste avec la ville elle-même. Il conserve d'ailleurs quelques séquelles (non ouvertes au public) du dernier gros tremblement de terre, tandis que d'autres endroits furent reconstruits après. Nous profitâmes ensuite du reste de l'après-midi notre dernier shopping touristique, puis allâmes boire un dernier verre dans le bar français déjà découvert la dernière fois pour son "originalité musicale", puis prîmes la direction du terminal de bus pour entamer un retour en direction de Tacna et repasser la frontière le lendemain matin. Nous arrivâmes à 4h30 à Tacna le samedi matin, et nous prîmes directement un second bus pour passer la frontière. Arrivés à 6h à la frontière (i.e. 7h heure chilienne), il nous fallut attendre 8h heure chilienne pour que les bus pussent commencer à être contrôlés.

Une vue parmi tant d'autres au sein de ce monastère pour rendre compte de son côté fleuri et coloré (difficile de n'en choisir qu'une !)
Une vue parmi tant d'autres au sein de ce monastère pour rendre compte de son côté fleuri et coloré (difficile de n'en choisir qu'une !)

          A 9h au terminal de bus d'Arica sans le moindre incident au passage de la douane, nous tentâmes de changer de billets, initialement à 14h, afin partir plus tôt (et accessoirement d'arriver aussi plus tôt que les 20h prévus le dimanche). Non seulement nous n'étions finalement pas en mesure de changer nos billets, mais en plus ils nous apprirent que notre bus aurait une heure de retard à cause des mêmes travaux que ceux de l'aller à la sortie d'Arica. Heureusement qu'un bon jeu de cartes permet de bien passer le temps à trois ! Nous finîmes même par partir à 15h40 puisqu'une cérémonie funèbre eut lieu sur le quai de la station, même si nous ne comprîmes pas vraiment en quel honneur, même s'il s'agissait probablement de celui d'un chauffeur décédé en plein travail ou autre... Nous accumulâmes une heure de retard supplémentaire à cause d'encore et toujours ces travaux en sortant d'Arica, ce qui ne cessa de me faire croître une quantité impressionnant de stress, puisqu'en rentrant le dimanche soir, je devais également être en forme dès le lendemain lundi pour aller en cours ! En-dehors d'un contrôle de douane à minuit, une heure après avoir commencé à dormir, le voyage se déroula bien, et nous arrivâmes finalement à Estación Central à Santiago à 23h15.

 

 

        Le Pérou, c'était vraiment très bien, riche en paysages et en culture locale. En-dehors des problèmes logistiques apportés par la folie organisationnelle humaine, et des attrape-touristes parfois un peu trop collants, le voyage était vraiment exceptionnel et très appréciable. N'oubliez pas que si vous comptez prendre un taxi au Pérou, il y a de très faibles chances que vous puissiez accrocher votre ceinture à l'arrière, puisqu'ou bien la ceinture est inaccessible, ou bien le loquet pour l'accrocher a disparu. N'oubliez pas non plus que la voiture est presque toujours prioritaire sur le piéton, ne vous attendez donc pas à retrouver la courtoisie au volant française, et encore moins celle chilienne. Enfin, profitez vraiment de cet endroit très charmant, aux contrastes de richesses entre les habitants malheureusement considérables...

       S'il y a bien une chose que je retiens également de ce voyage, c'est aussi et surtout la pureté du ciel de nuit entre deux grandes villes, que ce soit au Chili ou au Pérou, avec une vue sur notre Univers, notre galaxie et nos étoiles que je n'avais jamais pu constater jusqu'alors. Cette qualité d'observation du ciel, elle est semble-t-il égalée voire mailleure encore dans le désert d'Atacama, et d'autant plus profitable à proximité de l'observatoire astronomique d'Atacama. Autant vous dire que j'ai hâte de pouvoir aller là-bas, voir ça de mes propres yeux ! Et si possible, en prendre quelques photos (de nuit...) pour vous le faire partager bien sûr !